Pesticides : le vent tourne-t-il ?

A la base, face à la fronde de certains maires et d’une partie de la population, on peut avoir le sentiment que le Gouvernement et le juge administratif tiennent bon pour défendre le maintien du calendrier prévu en matière de glyphosate, des distances à venir à priori très courtes (3, 5 ou 10 m selon les recommandations de l’ANSES dans le cadre d’un projet de décret…) et, plus globalement, en matière de produits phytosanitaires.

Voir

 

SAUF que le vent tourne à l’évidence depuis quelques semaines :

 

D’autres actions ont été engagées ces temps-ci, mais encore faut-il ne pas les planter :

 

En toile de fond, il y a certes une évolution de l’opinion, une préparation à la sortie du glyphosate, un contraste entre les pratiques agricoles et le « zéro-phyto » qui s’impose aux collectivités… mais il y a aussi la prise de conscience que le juge européen impose désormais la prise en compte des effets cocktails par le juge européen dans l’analyse des effets des pesticides. Plus précisément, s’impose la prise en compte des effets cumulés des composants des produits phytopharmaceutiques (Cour de justice de l’Union européenne dans un arrêt de grande chambre rendu le 1er octobre 2019 ; affaire n° C-616/17).

Donc, oui, le vent tourne… Mais cela va mettre du temps et, de fait, la profession agricole a besoin elle aussi de temps pour s’adapter (non pas à des distances d’épandage, cela n’est rien quoiqu’il en soit dit, mais pour s’adapter à la sortie du glyphosate et autres pesticides).