Les risques d’incendie augmenteront. Imposant des efforts importants, avec un large décloisonnement.

Un rapport interministériel, commandé par le gouvernement à l’inspection générale de l’administration (IGA), au conseil général de l’alimentation de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), et à l’inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD), dresse un panorama très préoccupant de l’évolution du risque feux de forêt à moyen et long termes.

Ce rapport de 2023 n’a été diffusé que fin février 2024… 

NB : les auteurs de cette étude sont MM. Frédéric Mortier, Christophe Leuret, Philippe Cannard, Jean-Maurice Durand et Vincent Piveteau. 

Citons un extrait de la communication faite autour de la livraison de cette étude :

Tous les indicateurs se dégradent. Les projections montrent une exacerbation de la vulnérabilité au feu dans les zones qui étaient déjà particulièrement touchées, mais aussi une extension de l’aléa prenant en écharpe le Sud-Est, le Sud-Ouest, le Centre-Ouest et l’Ouest, ainsi qu’une intensification dans le Sud-Est. La sensibilité de la végétation, déjà plus marquée à l’ouest, et nettement plus sur une grande moitié sud, augmentera encore après 2050, avec la progression des territoires classés très sensibles. Ces derniers couvriraient entre 30 et 40 % de la surface totale de la végétation dans la deuxième moitié du siècle. Les études des activités de feu montrent que les surfaces brûlées des années extrêmes pourraient représenter 6,5 fois le bilan moyen de la période 2001-2020 dans le Sud-Est et jusqu’à 13 fois dans le Sud-Ouest. Elles font ressortir également un allongement important de la saison « feu » dans le Sud-Est où celle-ci pourrait s’étendre de fin mai à début octobre, comme dans le Sud-Ouest, où la saison des feux de printemps pourrait n’en faire plus qu’une seule avec celle de l’été, de mars à octobre. À cela s’ajoute une probabilité accrue de concomitance de feux de grande taille et un accroissement notable de leur puissance.

Dans ce contexte la mission appelle à un changement de paradigme, à travers une feuille de route et des propositions qu’elle présente dans les deux tomes de son rapport :

Sur le court terme, voici les nombreuses recommandations, précises, du rapport :

Et voici celles formulées sur les moyen et long termes :

Soit au total quatre axes clés d’action :

  • Développer une approche intégrée qui va de la prévention à la lutte
  • Agir de façon simultanée et intersectorielle sur tous les volets concernés de l’action publique
  • Mettre en place une gouvernance partagée, structurée et territorialisée.
  • Mobiliser des moyens de manière élargie, coordonnée et développer les effets de synergie.