Dans la foulée du rapport 2024 de la Cour des comptes, traitant également de ce sujet (voir ici), voici que L’INSTITUT DE L’ÉCONOMIE POUR LE CLIMAT (I4CE) vient de rendre une passionnante étude sur l’adaptation, pour notre pays, à cette hausse des températures, fixée au niveau prévisible de 4%.
Les auteurs en sont Vivian Dépoues, Guillaume Dolques et Morgane Nicol.
Voici un extrait de la présentation résumée de cette étude, qui a fait le tour des rédactions ces jours-ci :
« Au cours des douze derniers mois, nous avons pu réunir des premiers éléments de chiffrage de ces coûts pour trois secteurs importants : le bâtiment, les infrastructures de transport terrestres et les productions agricoles végétale. Cette analyse permet de voir émerger de premiers ordres de grandeurs des montants en jeu pour l’ensemble des acteurs de l’économie, à découvrir dans notre étude.
« Attention cependant à ne pas aller trop vite dans l’interprétation de ces montants en considérant qu’ils ne feraient que rehausser le « mur d’investissements » de la transition énergétique. On n’en est pas là. Des travaux sont encore nécessaires pour cibler et séquencer au mieux les investissements là où les principales vulnérabilités seront localisées. Et surtout, le débat ne fait que s’ouvrir sur la manière dont on choisira collectivement de se préparer. Chercher à rendre une route insubmersible peut par exemple nécessiter plusieurs millions d’euros de travaux alors qu’organiser des fermetures temporaires de la circulation lors d’épisodes de crue demande d’accepter un moindre niveau de service, mais est aussi moins couteux. Déterminer les coûts de l’adaptation c’est donc d’abord se demander : quel niveau de service souhaite-t-on à tout prix conserver? Qu’est-on prêt à transformer? À quoi est-on prêt à renoncer ?»
Mais l’étude elle-même, en son entier, s’avère bien plus féconde que ce résumé, avec 5 grandes conclusions :
- Des éléments de chiffrage mais pas de coût unique de l’adaptation en France.
- Sans politique d’adaptation plus ambitieuse, les réactions spontanées qui sont observées se révèlent souvent les plus coûteuses pour les finances publiques et représentent déjà plusieurs milliards d’euros par an.
- Des options d’anticipation sont bien identifiées et pourraient être mieux déployées.
- Parmi les options d’anticipation, certaines produisent suffisamment de cobénéfices éco- nomiques pour être intrinsèquement ren- tables mais ce n’est pas le cas de toutes. Ce constat invite à ouvrir un débat sur l’interna- lisation du risque climatique dans les modèles économiques et la prise en charge des coûts de l’adaptation.
- Dans tous les cas, pour s’assurer de la meil- leure efficacité et distribution possible des dépenses, l’adaptation doit être intégrée aux démarches existantes de planification.
Voici des liens vers le résumé (très bref) de cette étude et vers ce rapport lui-même :
Voici l’étude en pdf, directement, pour le cas où le lien ci-avant viendrait à devenir inactif :
Voici quelques graphiques et encadrés particulièrement éloquents :